Text Box: Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim

SACRIFICE D’UNE MÈRE

Il y a environ plus de quarante siècles de cela, le prophète Abraham (Paix soit sur lui) vit dans un songe qu’il immolait son fils. Il lui demanda son avis là-dessus, l’enfant pieux répliqua aussitôt : « Accomplis la volonté du Seigneur, mon père. Me voici tout prêt ». (Coran Ch.37.V.103).

Selon la bible, il s’agit bien d’un fils unique d’Abraham – la Genèse 16 :15 et 22 :2. Et selon le Saint Coran, il est très clair qu’on parle d’Ismaël, le premier-né d’Abraham de son épouse Hajira, qui appartenait à la famille royale d’Égypte. Abraham avait 86 ans à la naissance d’Ismaël et 99 ans quand Isaac est né. Donc, pendant 13 ans, Ismaël a été son fils unique. C’était, en effet, le sacrifice d’un être cher que Dieu lui demandait.

Abraham (que la paix et la bénédiction divine soient sur lui) se mit en devoir d’exécuter l’ordre du Tout-Puissant à la lettre lorsqu’une voix l’arrêta. Elle lui fit comprendre que Dieu ne demandait pas le sang de son fils mais qu’au contraire, la vraie signification de son rêve était de dédier Ismaël au service de Dieu. Alors, pour accomplir ce vœu ou plutôt ce commandement divin, Abraham décida de sacrifier sa femme Hajira et son fils Ismaël en les abandonnant tous deux dans le vaste désert d’Arabie, loin de tout contact humain. Hajira voulut savoir pourquoi il les laissait ainsi dans un lieu solitaire où il n’y avait rien à manger et à boire. Très ému, Abraham ne put répondre. Hajira lui demanda alors si c’était sur l’ordre divin et Abraham y acquiesça en indiquant le ciel. La pieuse Hajira n’eut donc plus de crainte. Volontiers, elle se soumit avec courage et patience aux volontés divines. Ensuite, Abraham les quitta définitivement et partit en implorant Dieu de veiller sur eux et de les protéger. « Seigneur, j’ai établi une partie de ma famille dans une vallée stérile, près de la demeure sainte. Fais qu’ils accomplissent la prière. Dispose en leur faveur le cœur des hommes ; prends soin de leur subsistance ; ils Te rendront des actions de grâces ». (Coran Ch.14.V.38)

Leur provision d’eau ne tarda pas à s’épuiser. Quand Ismaël eut soif, Hajira ne trouva rien à lui donner. Elle mit l’enfant sous un arbrisseau et courut d’une colline (Al-Safa) à l’autre (Al-Marwah) à la recherche de l’eau. Sous un soleil ardent elle fit sept fois le même parcours mais en vain. Où pourrait-elle trouver une goutte d’eau dans un endroit aussi aride ?

Les deux collines de la Mecque – Al-Safa et Al-Marwah – sont toujours là -  deux témoins vivants qui racontent à chaque pèlerin la patience sublime et la loyauté extraordinaire dont Hajira avait fait preuve pour la cause divine. Un point très significatif à retenir : le nom Hajira s’est justifié, cela veut dire : celle qui s’exile, qui fait hijrat.

La cité de la Mecque, surgie du milieu d’un vaste désert, est devenue le centre du monde des Musulmans où se réunissent chaque année tous ceux qui viennent faire le pèlerinage (Hajj). Ce lieu ne manque pas d’évoquer le souvenir du patriarche Abraham et de la douce Hajira ainsi que celui de leur fils Ismaël, le fondateur et père de la race arabe.

Nous célébrons l’Eid-ul-Azhia pour commémorer le sacrifice d’Abraham. Mais nous ne devons pas perdre de vue le rôle important que jouent les deux autres personnages dans ce même sacrifice. Ils méritent davantage notre admiration pour avoir prêté si spontanément et si joyeusement leur concours à Abraham en acceptant d’être abandonnés dans la désolation de l’Arabie.

Les Musulmans doivent chaque année profiter de ce sacrifier exemplaire en essayant de leur mieux de pénétrer l’étendue de sa signification. Les hommes pourront se faire un devoir d’acquérir le même esprit de sacrifice qu’Abraham, les dames, le même esprit de renoncement que Hajira et les enfants, le même esprit d’abnégation dont Ismaël fit preuve.

AL HAMDO LILLAHE RABBIL ALAMINE

C’est ainsi  qu’Allah, l’Omniscient m’a enseigné

Munir Ahmad Azim
Hazrat Amir’oul Momeneen Muhy’uddin